RENCONTRE AVEC JACQUES GILLON, INVITÉ D’HONNEUR
Photographe et grand voyageur, ayant parcouru le monde sous l’eau et sur terre, Jacques Gillon a une certaine connaissance de l’environnement qui l’entoure. Il encourage le plus grand nombre à s’intéresser à la faune et à la flore et à approfondir leur connaissance de ce qu’il définit comme une culture essentielle et incontournable.
Invité d’honneur de cette 40e édition du Festival de Ménigoute, Jacques Gillon propose une invitation au voyage au travers de son regard sur ses nombreuses expériences d’un bout à l’autre du globe, mais aussi sur son évolution et les enjeux d’hier à aujourd’hui.
ENCHANTÉ.E !
JACQUES GILLON © CHRISTINE DESVIGNES
« Je suis une personne passionnée, d'abord par la photographie animalière que je pratique depuis plus de cinquante ans maintenant, mais j’ai aussi été chercheur en informatique et en robotique. J'ai commencé à faire de la photographie sous-marine à l'époque avec un petit appareil, fait de bric et de broc. On regardait le ciel, l’heure, la couleur de l’eau, et en fonction, on choisissait les réglages avec lesquels on allait travailler. Ma première plongée était en mer Méditerranée, à Banyuls-sur-Mer. Puis, j’ai plongé dans quasiment toutes les mers du monde. On était un peu des têtes brûlées, on s’arrêtait quand on touchait le fond. J'ai eu la chance d'échapper aux conséquences de notre insouciance. Aujourd’hui j’ai arrêté de plonger, et je continue le tour du monde sur Terre.
Les premières années, je suis allé photographier beaucoup d’oiseaux dans le Sud-Ouest de la France, du côté de Toulouse et aussi du Bassin d’Arcachon. Puis un ami m’a invité à découvrir la faune africaine, et c’est comme ça que mon voyage autour de la Terre a commencé. J’ai visité plus d’une centaine de pays à la rencontre de la faune sauvage.
LAGUNA SANTA ROSA © JACQUES GILLON
En général, on part seuls avec ma compagne Christine dans notre fourgon aménagé dans lequel on peut dormir. On est partis en Amérique en cargo avec notre véhicule à bord, du Sud, au Centre, jusqu’au Nord. Il y a tout le confort, c’est isolé du froid et du chaud, on peut se balader partout. On fait des visites extraordinaires, seuls, tranquilles. Ce sont des moments plus intenses et il y a aussi des rencontres humaines intéressantes. On a fait beaucoup de volontariat en travaillant un peu partout. On est restés s'occuper de paresseux au Costa Rica dans un centre qui se chargeait de leur sauvegarde. On a vécu presque un an au milieu des chimpanzés, au Cameroun. Christine s'occupait des bébés dont les mamans avaient été tuées pour le commerce de la viande de brousse, et moi je m'occupais des photographies pour une fondation américaine qui a créé le centre de sauvegarde. En France, l'Association Lacsy soutient les activités du centre Sanaga-Yong au Cameroun. »
L'EXPÉRIENCE AU FESTIVAL DE MÉNIGOUTE
« Je trouve que le Festival de Ménigoute est complet. Il y a vraiment de tout autour de la nature ; des photographies, de beaux films, de belles idées... Et aussi une belle ambiance, c'est important ! Le milieu de la photographie animalière peut parfois paraître présomptueux, alors qu’à Ménigoute c’est tout le contraire, et j’aime beaucoup le fait que ça soit ouvert à toutes et à tous. C’est un petit village très sympathique, où on rencontre beaucoup de personnes qui ont les mêmes motivations que nous, c’est-à-dire la passion de l’environnement et de l’animal. »
HIRONDELLES RUSTIQUES © JOHAN DE CREM
L'anecdote vécue au Festival de Ménigoute
« Je ne suis pas sauvage et j’aime bien voir ce que les personnes font, donc je vais de stand en stand dans le grand chapiteau. Une année, j’y ai rencontré l’association Sea Shepherd. »
La rencontre faite au Festival de Ménigoute
« J'ai rencontré le peintre animalier Johan de Crem à Ménigoute. C'est un artiste admirable. On est restés très amis, c'était une belle rencontre. L'ambiance décontractée et conviviale du Festival de Ménigoute est favorable à faire de belles découvertes. »
L'œuvre découverte au Festival de Ménigoute
« Il y a un film qui m'a vraiment marqué, c'est The Messenger : Le Silence des Oiseaux, de Susan Rynard (2016). C’est le même constat que je déplorais de la faune aviaire. On entendait de moins en moins de chants d'oiseaux quand on se baladait. J'aime la faune en général et les oiseaux en particulier. Je trouve qu’imaginer ne plus entendre aucun oiseau chanter est vraiment une terrible vision. »
POUR ALLER PLUS LOIN
La recommandation
« Ma recommandation, c’est de participer à une action pour la sauvegarde des animaux ! J’encourage les personnes à découvrir les centres de sauvegarde et à s’impliquer en tant que bénévoles. Ma compagne Christine et moi, nous avons eu un avant et un après notre volontariat au Centre de Sanaga-Yong au Cameroun avec les chimpanzés. On comprend mieux la problématique de la sauvegarde et les dangers auxquels les animaux sont confrontés. Il faut prendre conscience que tous les animaux sont intelligents, du chimpanzé à l’écureuil qui vient dans mon jardin... Tous les animaux ont leur intelligence propre qui leur permet de vivre dans cette nature-là. »
L'actualité
« Instants sauvages, cinquante ans de photographie animalière, mon prochain livre ! J'ai prévu de l'emmener au Festival de Ménigoute cette année. Il sera accompagné d’une exposition de cinquante photographies sur cinquante ans de photographie animalière. »
Suivez Jacques Gillon sur ses réseaux :
Facebook
Site internet
Blog |